Changement climatique, pluies diluviennes, augmentation des températures, augmentation de la sulfato-réduction (H²S) : face à tous ces défis, nous devons améliorer la performance de nos systèmes d’assainissement. D’après l’Astee, le patrimoine des réseaux d’assainissement français est constitué de 22,5 millions de branchements pour environ 337 000 km de collecteurs dont 27% des réseaux sont de type unitaire et 78% de type séparatif. L’Astee estime la valeur de ce patrimoine à 193,5 milliards d’euros. Toutefois, les budgets alloués à l’entretien et à la réparation de ces réseaux restent limités. Par conséquent, nos systèmes d’assainissement se détériorent actuellement, souvent plus vite que nous ne les réhabilitons.
Les changements climatiques tels que l’accroissement des pluies diluviennes ou l’augmentation des sécheresses impactent grandement nos réseaux d’assainissement. Les répercussions négatives de ces changements doivent nous inciter dès maintenant à préserver nos ressources en eau, notamment en réalisant des investissements dans nos réseaux. Œuvrer à la diminution du taux de fuites ou mettre en place des aménagements résistants aux contraintes climatiques accrues semblent être des actions nécessaires pour réussir ce défi.
Au cours des trente dernières années, les phénomènes de pluies diluviennes ont globalement augmenté, entraînant des débordements des réseaux voire des inondations. Fort de ce constat, il est important de s’assurer de la capacité de toutes les installations actuellement mises en place sur le territoire. En effet, si les systèmes en place de type unitaire ne s’avèrent pas totalement fonctionnels, alors les répercussions sur l’environnement seront nécessairement néfastes, les sols étant dans ce cas pollués par les eaux usées. Il est déterminant de concevoir des réseaux durables et résistants à de fortes contraintes. D’après les Agences de l’eau, « prendre en compte cet enjeu dans les projets d’urbanisation et d’aménagement du territoire peut permettre de réduire de manière efficace le risque d’inondations, d’éviter ou de diminuer les dommages humains et matériels. » (3, page 2).
Outre le phénomène d’intensification des pluies, nous constatons également une augmentation des vagues de chaleur et des sécheresses en période estivale. D’après l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM), en 2017, la température moyenne à l’échelle du globe dépassait de 1,1 °C celle de l’époque préindustrielle. L’année 2017 fait partie des trois années les plus chaudes jamais observées. Ces augmentations de températures vont entrainer des débits globalement inférieurs dans nos réseaux unitaires d’assainissement. Cette diminution du débit provoquera l’augmentation des temps de séjours des eaux et donc des concentrations, favorisant ainsi la sulfato-réduction, soit la production de H2S. Ainsi, ce composé chimique génère des nuisances olfactives, des corrosions et des risques d'intoxication, voire des conséquences sanitaires très graves sur le personnel en charge de la maintenance des réseaux. Par conséquent, nous devons réduire les temps de stagnation des eaux en augmentant leurs vitesses, ainsi que préconiser l’installation de solutions de ventilation dans nos réseaux d’assainissement.
Pour conclure, une meilleure connaissance patrimoniale de nos canalisations vous permettra de mieux définir votre plan d’actions concernant l’entretien de votre réseau et de choisir la stratégie d’investissements la plus appropriée à son renouvellement.
Sources :
1. « Gestion patrimoniale des réseaux d’assainissement », Association scientifique et technique pour l’eau et l’environnement (Astee), décembre 2015.
2. « Déclaration de l’OMM sur l’état du climat mondial en 2017 », Organisation météorologique mondiale (OMM), 2018.
3. « Crues et inondations », Agences de l’eau.