Le jeudi 4 juin, les résidents d'un complexe de logements publics de Hong Kong ont été évacués à la suite d'une concentration de Covid-19 sur plusieurs étages. En mars 2003, un complexe d'immeubles de grande hauteur, Amoy Gardens à Hong Kong, est devenu l'un des épicentres d'un nouveau coronavirus. Le complexe comptait de 33 à 41 étages et abritait quelque 19 000 personnes. 329 occupants ont contracté la maladie, 42 sont morts. Dans le cadre de l'enquête de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), on a découvert que les réseaux d’évacuation des eaux usées étaient une cause majeure de la propagation rapide du virus dans tout le bâtiment.
En 2020, le Covid-19 s'avère encore plus mortel et ravage le monde en ce moment même. La plupart des gens ne connaissent aujourd'hui que trop bien les modes de propagation du virus. Nous connaissons les risques liés aux gouttelettes d'eau en suspension dans l'air, au contact direct et au contact avec des objets contaminés.
On nous rappelle constamment les précautions que nous devons tous prendre pour nous protéger et protéger les autres. Aujourd'hui, nous devons également tirer les leçons de l'histoire. Si nous connaissons les risques de clusters dans les immeubles de grande hauteur, quelles mesures devons-nous prendre pour que cela ne se reproduise pas ?
Risques liés aux réseaux d’évacuation des eaux
Les réseaux d’évacuation des eaux usées jouent un rôle essentiel dans la propagation de ces virus. À la suite de l'épidémie de SRAS, l'OMS a commandé une étude qui a conclu que les siphons traditionnels dans les canalisations des salles de bains du bâtiment de Hong Kong constituaient un conduit permettant aux gouttelettes d'air contaminées de pénétrer dans les foyers. En bref, le virus se propage par un sol défectueux et le système d’évacuation des eaux usées. Lorsque les résidents infectés utilisaient leurs toilettes, cela permettait aux gouttelettes chargées de virus de se déplacer dans le bâtiment via le système d’évacuation des eaux usées. Les ventilateurs d'extraction des toilettes ont ensuite fait circuler le virus dans les pièces.
En 2017, un groupe de chercheurs, les docteurs Michael Gormley, Thomas Aspray et David Kelley, a publié une étude de 20 ans sur la transmission des infections virales dans les bâtiments.
Dans cette publication médicale, The Lancet, l'équipe de recherche a mis en évidence une zone à risque de Covid-19 qui n'a pas encore fait l'objet d'une attention particulière, à savoir les grands bâtiments tels que les hôpitaux et les tours, en référence à l'épidémie de SRAS à Hong Kong. Bien que l'équipe reconnaisse que la transmission directe de personne à personne reste le moyen le plus courant de contracter la maladie, ses recherches suggèrent que les occupants des grands immeubles pourraient être infectés si des défauts surviennent dans les réseaux de canalisations. David Clayson, expert en eaux usées de la société Wavin, commente l'article en ces termes : "Il est important que les gens en soient conscients et prennent des mesures pour se protéger".
L'approvisionnement en eau potable, des services d'assainissement adéquats et de meilleures pratiques d'hygiène sont aujourd'hui reconnus par l'OMS comme des instruments essentiels pour prévenir la propagation de Covid-19. Cependant, plusieurs milliers de bâtiments dans le monde entier présentent toujours les mêmes défauts que le bâtiment de Hong Kong. Les réseaux d’évacuation des eaux usées de ces bâtiments sont de véritables vecteurs de la maladie.